SE FONDRE DANS LA MATIÈRE
recherche dansée – body weather
menée par Ephia Gburek
de 10 h à 18h
le dimanche 12/10 + les samedis 8/11, 20/12, 31/01, 28/02, 28/03, 25/04, 30/05
Devenir falaise. Devenir fleuve. Être fouille. Être feuille. Geste végétal. Action immobile. Être fossile. Être lieu. Lieu pour se dissoudre et se fondre dans la matière.
Par des aller-retours entre notre intériorité et le monde qui nous entoure, nous élaborons une pratique de danse qui relie l'écoute sensorielle et l’imaginaire. Jeux perceptifs, étirements temporels, corps-poétiques en mouvement nous invitent à délaisser notre corps quotidien. Cherchons un point de contact avec la terre (avec l'autre) qui nous re-situe, nous aide à ressentir : enveloppe de peau, rhizomes nerveux, pulsations cardiaques... frissons d'herbes, expansions brumeuses, effondrements de terrain. Notre anatomie humaine entre en empathie avec la matière ; en retour, la matière nous lègue ses reliefs, sa porosité et son aisance à la transformation. C'est une opportunité de devenir délicatement « autre »... ensemble. Notre danse sera un acte de métamorphose.
Le stage s’adresse aux danseurs, comédiens, plasticiens et à toute personne curieuse d'arpenter les paysages intérieurs du corps.
Ephia Gburek partage ses interrogations corporelles sur la présence, la relation à l'autre, les liens entre le corps et l'objet, le corps et l'environnement. Sa recherche chorégraphique questionne les limites entre l’animé et l’inanimé et tente d'ouvrir des passages entre le quotidien et le rêve.
DÉROULEMENT //
Le matin, un échauffement intensif, tel « un accordage », ouvre notre écoute et nous relie : aux différentes strates du corps, à nos sensations, à la respiration, à la voix, au lieu, aux autres.
La pratique se poursuit avec des explorations en solo, avec un partenaire ou en groupe. Ces expériences dansées sont guidées par un langage poétique ou des « consignes d'écoute » qui stimulent l'imaginaire, participent à transformer notre présence physique et nous aident à amplifier notre perception du monde. Nos improvisations nous amènent à changer de matière comme à changer de peau et donc à explorer différents liens au sol, à la gravité, aux appuis dans l'espace, aux densités de tonus. Nous jouons avec l'écoulement du temps et la possibilité de créer une conscience collective. Parfois, nous choisissons un objet inerte comme partenaire : devenu une extension délicate de notre anatomie, prothèse sensible, il nous amène à découvrir de nouvelles danses. Parfois, notre partenaire est un autre corps humain : via différentes approches du toucher, via des rôles actifs ou réceptifs, nous explorons le lien à l'autre avec une écoute la plus vaste possible. Dans les explorations en solo, notre partenaire de privilège reste l'imaginaire comme prolongement de nos perceptions et de notre corps en mouvement.
Pour plus d’informations et pour lire les commentaires des participants des stages précédents, visitez le site : www.djalma.com/workshops.html
photo: Anne Sophie Costenoble